Échanges et équité
Bons et mauvais emplois
À notre insu, nous voyons apparaître ou réapparaître une multitude d'emplois sous-payés et sous-qualifiés dans un domaine que l'on croyait relever du passé, la domesticité...
Les échanges sont équitables dès lors que les partenaires de l'échange ont des revenus indifférenciés. Le garagiste, l'ouvrier, le boulanger, le coiffeur ont des revenus qui peuvent être plus élevés ou moins élevés que les revenus de leurs clients. Cela conduit les uns et les autres à se respecter. Un garagiste peut gagner aussi bien plus que moins que ses clients. Il est lui-même amené à requérir leurs services. Même chose pour l'ouvrier qui participe à la fabrication d'automobiles ou de lave-linge. Les acheteurs peuvent être des personnes de même statut social que lui...
Rien de tel lorsque les différences de revenus sont irrépressibles comme c'est le cas avec les nouveaux emplois de service (ou de servitude) dans la livraison aux particuliers, les aides à domicile, le gardiennage. Aucun de ces agents-là ne rivalise en revenus avec ses clients. Et aucun ne fera lui-même appel aux services d'un alter ego faute d'en avoir les moyens. En cela, on tombe dans une autre forme d'économie, une économie de type esclavagiste avec une classe inférieure constituée de travailleurs précaires et pauvres voués à « faire les travaux dont les autres ne veulent pas » et sans guère d'espoir de sortir de cette condition. C'est une situation inédite, concomitante de l'immigration de masse, et qui nous ramène aux pires époques de l'ère pré-industrielle.
Publié ou mis à jour le : 2021-12-09 17:02:53