Le blog de Joseph Savès
Herodote Facebook Herodote Twitter Herodote Youtube
>
Le dossier d'nosutopies.fr

Retour vers l'empire

De la ville solidaire à la ville prédatrice


Le tout-automobile n'a pas seulement des conséquences fâcheuses pour le climat. Il change la nature de la ville et nous ramène aux temps pré-démocratiques...

Dans l'Antiquité comme dans les empires extra-européens, les métropoles telles que Babylone, Rome, Byzance, Bagdad etc. aggloméraient la classe dominante et ses servants (artisans du luxe, gardes et domestiques). Ces populations prospéraient en pressurant fiscalement les producteurs, à savoir les paysans.

Dans la société féodale, les seigneuries rurales se sont substituées aux villes antiques. Les seigneurs, proches de leurs paysans, sont devenus solidaires d'eux pour leur survie et leur prospérité. Le monde rural a pu ainsi se développer, gagner en productivité et dégager des surplus qui ont nourri des bourgs tout aussi laborieux, orientés vers la transformation des produits de la terre. Ainsi s'est développé un tissu humain très serré dans lequel les villes vivaient en étroite symbiose avec leurs alentours. Ce tissu demeure vivant en Suisse, en Rhénanie, en Vendée etc. Son corollaire politique naturel est la démocratie.

Nous n'en sommes plus là. Nous voyons réapparaître des métropoles de type impérial, qui vivent en autarcie, autour d'activités de services plus ou moins parasitaires (administration, communication, loisirs, domesticité...). Elles sont strictement cloisonnées avec d'une part les classes dominantes qui sont les grandes bénéficiaires de ces services, d'autre part les prolétaires, souvent immigrés, qui fournissent ces services. Ces métropoles tirent leurs revenus des classes laborieuses qui fournissent les richesses sans lesquelles il n'est pas de vie ni de bien-être (produits agricoles et biens manufacturés). Ces classes laborieuses sont établies en milieu rural et dans les petites villes.

La sauvegarde de la démocratie et des équilibres humains et naturels impliquent le retour progressif au modèle occidental. À défaut, nous courons le risque que disparaisse la démocratie au profit de régimes oligarchiques, autoritaires et oppressifs (ils conserveront les apparences démocratiques, notamment les élections, sans tenir compte de leurs résultats). Ces régimes imploseront d'eux-mêmes sous l'effet des désastres écologiques et climatiques qu'ils auront provoqués. Rendez-vous dans une ou deux générations... [En savoir plus]
 

Publié ou mis à jour le : 2019-06-10 18:38:52