Le blog de Joseph Savès
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Allocation universelle

L'Allocation universelle, une utopie fondatrice

Conclusion : et maintenant, action !


Nous avons qualifié dès le début l'Allocation universelle d'« utopie fondatrice ». C'est une utopie, certes, car elle ouvre des horizons inédits, où l'harmonie et l'équilibre remplacent les fruits amers d'un État-Providence usé, bloqué et mal aimé. Elle restaure les liens sociaux tout en libérant les énergies.

Mais, si ambitieuse soit-elle, c'est aussi, on l'a vu, une utopie à notre portée, pleinement réalisable par une démarche méthodique et cohérente. Avec, au terme de quelques années, une société rajeunie, détendue et sereine, confiante en l'avenir.

Un projet sans pareil

L'Allocation universelle a pour première caractéristique d'offrir à chacun, sans condition de ressources ou d'activité, un revenu minimum garanti. Là s'arrête sa similitude avec les multiples ébauches de revenu universel qui apparaissent deça delà.

Pour une mise en oeuvre sereine et sans à-coups de l'Allocation universelle, nous avons introduit l'office de gestion, intermédiaire entre les citoyens, l'État et les entreprises. Par l'office de gestion transitent toutes les sommes que reçoit le citoyen (Allocation universelle et autres revenus) et les sommes qui reviennent à ses partenaires (cotisations sociales).

L'office de gestion est un organisme de proximité à taille humaine, librement choisi par le citoyen. Il libère ce dernier mais aussi les entreprises de toutes les complications liées à la gestion des revenus. Il est susceptible de devenir un lieu de sociabilité, ce que ne sont plus les entreprises. En son sein, les citoyens peuvent débattre de leurs droits et gérer en commun leurs problèmes, indépendamment de leur statut social (inactifs, salariés d'une petite ou d'une grande entreprise, travailleurs indépendants, chômeurs...). Ils peuvent être épaulés dans les multiples tracas de l'existence : faire garder un enfant, dénicher un transport de dépannage, actionner les réseaux pour la recherche d'un nouvel emploi...

Les offices de gestion conserveront leur pertinence et protègeront les citoyens quelle que soit l'évolution à venir du travail, que disparaissent ou non le salariat, l'emploi stable et les grandes entreprises intégrées !

Pourrait-on mettre en oeuvre l'Allocation universelle sans en passer par les offices de gestion ? Une rapide analyse en montre l'impossibilité. À défaut des offices de gestion, il faudrait en effet que l'administration elle-même prenne en charge la distribution de l'Allocation universelle.

Elle aurait au choix deux manières de procéder :
1) en attribuant l'Allocation universelle à chacun de façon brutale et notamment aux salariés et aux retraités en sus de leur salaire et de leur pension. Il s'ensuivrait une augmentation instantanée de la masse monétaire et un dérèglement de l'échelle des revenus (les salariés modestes, en particulier, verraient leur revenu augmenter très fortement), avec au final une tempête sur la consommation, la balance commerciale, la fiscalité etc.
2) en gérant l'Allocation universelle sur le même mode que les offices de gestion ! Cela signifierait que des agents administratifs ne relevant que de l'État auraient accès à tous les secrets des individus et des entreprises. Autant dire que l'on tomberait alors dans un totalitarisme absolu... et inefficace, l'administration ayant vocation à appliquer des règles sans faire de cas des situations de chacun, à l'opposé des offices de gestion, fondés sur une relation de confiance et un contact direct et personnalisé entre leurs agents et leurs affiliés. 

Le retour de l'espérance

L'Allocation universelle, avec ses corollaires, offices de gestion et Allocation logement, apporte donc une réponse équilibrée et stable aux attentes infiniment diverses des citoyens du XXIe siècle : travail salarié ou occasionnel, protection sociale etc. Elle ouvre le champ des possibilités et redonne à chacun - et à la jeunesse en particulier - l'espérance en un avenir meilleur.

Elle permet de refonder une communauté politique autour d'un projet fédérateur, sans pour autant bousculer les équilibres existants ni heurter les conventions européennes et internationales. À terme, elle laisse entrevoir une société dynamique et libre, où chacun peut travailler selon ses compétences, ses besoins et ses envies, où la mendicité n'a plus lieu d'être, où la mise en concurrence des travailleurs avec l'immigration de la misère n'a plus sa place.

Last but not least, on peut espérer qu'en délivrant les citoyens de la peur du chômage, elle rende inopérant le discours patronal selon lequel la lutte contre la pauvreté impose d'aller toujours plus loin dans l'exploitation intensive des ressources de la planète. 


Publié ou mis à jour le : 2018-06-22 09:40:00