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L'Allocation universelle, une utopie fondatrice


L'Allocation universelle est une utopie promue par des rêveurs et des gens très sérieux, y compris même des économistes. C'est en principe un revenu forfaitaire distribué par l'État à tous les citoyens, sans conditions de ressources, de la naissance à la mort. Il vient en complément des revenus d'activité (salaires, retraites...) et se substitue en tout ou partie  aux aides sociales.

Si cette utopie revient aujourd'hui dans le débat public, c'est parce qu'elle apparaît comme l'ultime moyen de sauver l'État-Providence et la cohésion sociale, menacés par la dérégulation et l'ouverture inconditionnelle des frontières.

Les projets de revenu universel avancés jusqu'ici en France, en Suisse, en Alaska ou ailleurs passent par la création de monnaie ou de fortes augmentations d'impôts. C'est une démarche irréaliste, surtout dans un monde aussi ouvert qu'aujourd'hui. Au demeurant, les promoteurs de ces projets se gardent en général d'expliciter leur mise en œuvre, par crainte de révéler leurs failles.

L'Allocation universelle, une utopie fondatrice (Joseph Savès, 2018, Nosutopies.fr)Ce n'est pas notre cas.

L'Allocation universelle que nous soumettons à votre analyse respecte les équilibres économiques et monétaires. Elle n’entraîne pas non plus de création de monnaie supplémentaire. Elle nécessite simplement que chaque ménage s’affilie à une interface appelée « office de gestion » pour gérer ses relations avec l'État et les entreprises.

• L’Allocation universelle est attribuée à chaque citoyen, de la naissance à la mort, avec une péréquation selon l’âge.

• L’Allocation universelle mais aussi les salaires, pensions et autres revenus transitent par l’office de gestion. Il les reverse à ses affiliés, mais seulement après avoir détourné l’Allocation universelle des salariés et pensionnés vers les employeurs ou caisses de retraite de ceux-ci. Cette particularité, dont nous détaillons plus loin la mise en œuvre, est très importante. Elle a pour vertu de préserver les équilibres économiques et sociaux tout en garantissant à chacun un revenu minimum indépendant de sa situation professionnelle ou de son âge.

• L’office de gestion pourrait aussi être joliment baptisé « maison de convivance ».  En effet, sa mission est de servir ses affiliés (quelques centaines au maximum) dans la gestion de leurs comptes mais aussi leurs relations sociales. Il peut au choix de ses affiliés être géré comme une entreprise de droit privé, une association, une coopérative etc.

• L’Allocation universelle peut être complétée par une Allocation logement affectée à chaque citoyen. Celle-là est versée directement au bailleur et permet de diminuer d’autant le montant du loyer (les personnes propriétaires de leur logement reçoivent directement l’allocation).

• Le financement de ces mesures, ainsi que nous le montrons plus loin, peut être assuré sans dépenses supplémentaires, notamment par la disparition de différentes prestations sociales devenues sans objet.

Sous cette forme innovante, l'Allocation universelle est une utopie réaliste car elle est à notre portée, réalisable immédiatement sans traumatisme et sans plus de risque que l'actuel démantèlement de notre tissu social et économique.

C'est aussi une utopie fondatrice car elle restaure l'État-Providence sur des bases saines, garantit un logement à chacun et rend aux jeunes générations confiance en leur avenir et en celui de leur patrie ! Elle concourt à la maîtrise des flux migratoires. Elle renforce le statut social des citoyens, aujourd'hui mis à mal par la dissolution du salariat et la multiplication des emplois précaires. Elle renouvelle enfin le « désir de vivre ensemble » (Ernest Renan, 1882).

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A nous la liberte (Rene Clair, 1931)


I - Un objectif : concilier travail et solidarité

Notre société peine à protéger les faibles et les victimes du marché : personnes sans qualification, chômeurs, jeunes désocialisés, vieux actifs etc. L'économie salariale est à bout de souffle, écartelée entre les statuts protecteurs de la fonction publique et une économie de la survie : les syndicats réduits à négocier les indemnités de licenciement, les jeunes promenés de stage en stage, les quartiers populaires et ethniques en voie de basculer vers une économie informelle cumulant aides sociales, petits boulots et trafics illicites. Les solidarités nationales sont menacées et l'expression elle-même est en voie de devenir obscène dans une France éclatée entre statuts, classes et ethnies... [suite]


II - L’Allocation universelle, principe général

Par principe, donc, toutes les personnes résidant en France de façon régulière depuis un minimum de temps (disons 24 ou 36 mois) reçoivent un revenu social ou « revenu d’existence » que nous appellerons : « Allocation universelle ».
Comme l’indique son nom, l’Allocation universelle concerne tous les membres de la communauté nationale : citoyens et étrangers en situation régulière ; adultes et enfants, actifs et inactifs, pauvres mais aussi riches. Cette universalité, qui inclut les personnes fortunées, est essentielle à la cohérence du projet. Cela peut surprendre... [suite]


III - Distribution et financement

Venons-en à la mise en œuvre de l'Allocation universelle. Quels montants ? Quels coûts ? Les contribuables et les entreprises, doivent-ils craindre une hausse de la fiscalité ? Les salariés du secteur social doivent-ils aussi craindre pour leur emploi ?... [suite]

Publié ou mis à jour le : 2019-06-09 21:25:28